Un emploi pour tous

POUR UNE GRANDE REFORME DE LA POLITIQUE DE L’EMPLOI

Une amélioration de la situation socio économique d’une région nécessite la réalisation d’un état des lieux objectif ainsi qu’une analyse fouillée de la situation de l’emploi et des différents facteurs qui l’influencent.

A ce jour, nous comptons en Wallonie plus de 125.000 personnes indemnisées par l’Onem auxquelles il faut rajouter les jeunes demandeurs d’emploi en stage d’insertion ne percevant pas encore d’allocations (c’est à dire un peu plus de 23.000 personnes) ainsi que les demandeurs d’emploi indemnisés par les CPAS, ce qui représente plus de 31.000 personnes, cette dernière catégorie de demandeurs d’emploi connaissant une forte augmentation ces dernières années, notamment en raison des modifications de la législation chômage.

La Wallonie compte donc plus de 192.000 personnes privées de travail, ce qui représente un taux moyen de demande d’emploi de 12%. Certaines régions sont évidemment plus impactées que d’autres puisqu’en province de Liège et de Hainaut, on dépasse les 15%.

L’évolution du marché de l’emploi pour le deuxième trimestre de cette année reste plus que mitigé. Bien que le nombre de personnes inoccupées reste relativement stable par rapport à 2018, le chômage temporaire augmente ainsi que le taux de faillites entrainant de nombreuses vagues de licenciements collectifs. Malgré le fait que depuis mai 2018, la législation concernant les faillites a été élargie aux professions libérales et ASBL, il est a noter qu’elles ont progressé de 43% à un an d’écart.

Pour appréhender plus concrètement cette réalité et ébaucher des pistes de solutions, il convient de s’intéresser davantage aux personnes qui se trouvent derrière ces chiffres.

Un peu moins de 20% de ces demandeurs d’emploi sont des jeunes de moins de 25 ans tandis que 27% sont des personnes de plus de 50 ans.

Il est à noter que quelle que soit la situation conjoncturelle, les jeunes ont généralement davantage de difficulté à s’insérer dans le marché de l’emploi et surtout de manière durable. Le manque d’expérience ainsi qu’une moins grande maitrise des techniques de recherche d’emploi étant évidemment des facteurs jouant en leur défaveur.

Les périodes de récession économique, avec les différentes crises que nous avons traversé ces dernières années, marquent d’autant plus ce public.

Le taux de chômage des jeunes est aussi 2 fois plus élevé en Wallonie qu’en Flandre.

Néanmoins, le contexte économique n’est pas la seule entrave à leur mise au travail. En effet, 44% des jeunes demandeurs d’emploi sont très faiblement qualifiés et, tous âges confondus, près de la moitié des demandeurs d’emploi ne possèdent pas de diplôme d’études secondaires supérieures, ce qui constitue un énorme frein à leur possibilité de décrocher un contrat.

Aussi, la qualification est au cœur de l’insertion.

De fait, les études permettant d’obtenir un emploi rapidement sont les études qui préparent à l’exercice d’un métier, soit les études de types techniques, professionnelles ou encore l’apprentissage. Ainsi, les meilleurs taux d’insertion sont obtenus après l’obtention d’un bac (anciennement appelé graduat), d’un apprentissage ou d’un master.

Aussi, si nous voulons réellement agir sur le chômage, qu’il s’agisse de celui des jeunes ou de toutes catégories d’âges confondues, l’un des principaux leviers sur lequel nous devons agir est le niveau de formation.

Nous devons faire correspondre l’offre et la demande. Car malgré les périodes d’austérité que nous traversons, de réelles demandes en termes d’emploi existent et sont loin d’être satisfaites.

Vous avez probablement entendu parler de métier en pénurie, c’est à dire de fonction pour lesquelles il existe davantage d’offres d’emploi que de candidats pouvant y répondre. A l’heure actuelle, plus de 72 fonctions sont considérées comme en pénurie significative de main d’œuvre en Wallonie. Que ce soit dans le secteur de la construction, tant au niveau du gros œuvre que des finitions, du paramédical, dans le secteur de l’industrie en général ou encore celui de la logistique qui connait un développement exponentiel ces dernières années, il s’avère impossible de satisfaire aux nombreuses demandes des entreprises. Cet état de fait entraine le recours de travailleurs en dehors de la Belgique et son lot de concurrence déloyale et autre dumping social.

C’est pourquoi il apparait indispensable pour nous, la Droite Populaire, de veiller à ce que les demandeurs d’emploi indemnisés connaissant une période d’inactivité prolongée entament une reconversion professionnelle en se formant pour occuper l’une de ces fonctions en pénurie.

Car si l’on reprend les dernières statistiques, il est à noter que 40% de l’ensemble des demandeurs d’emploi connaissent une durée d’inactivité de 2 ans ou plus. Une telle période sans connaitre d’activité professionnelle affecte les personnes dans bien d’autres dimensions que le seul aspect économique.

En effet, ces personnes peuvent perdre confiance en elles, en leur motivation, en leurs chances pour l’avenir, en leur crédibilité vis à vis d’employeurs ultérieurs et cet état de fait peut également les éloigner de toute envie de formation, leur faire perdre définitivement acquis et expérience, voire nuire à leurs capacités cognitives.

Il ne faut pas attendre autant de temps avant de permettre à quelqu’un de rebondir afin de retrouver concrètement une place durable sur le marché du travail.

C’est donc pourquoi la Droite Populaire souhaite introduire un caractère obligatoire de requalification après une période raisonnable de non emploi.

Evidemment, tous les profils sont différents et une partie non négligeable des demandeurs d’emploi ne sont pas aptes à entreprendre directement une formation qualifiante. C’est pourquoi l’offre de formation doit également comprendre des modules de pré formation permettant d’inscrire valablement des publics éloignés de l’emploi dans une véritable dynamique évolutive. En effet, avant d’apprendre un métier, il s’agit de maitriser les savoirs de base, telles que par exemple la connaissance de la langue, de la lecture, ou encore des mathématiques élémentaires. Il est également nécessaire de développer davantage le coaching organisé par les structures publiques afin de pouvoir répondre aux besoins d’orientation, de soutien et d’accompagnement individualisé.

La Droite populaire souhaite également que l’offre de formation soit étoffée en terme de quantité de modules organisés par année afin que davantage de demandeurs d’emploi y aient accès. En effet, si des nombreux mois s’écoulent entre un module de pré formation et un de formation qualifiante, tout le bénéfice de la remise à niveau risque fort de s’avérer inutile, ce qui est régulièrement le cas.

Si nous prenons l’exemple de la formation qualifiante de magasinier cariste, actuellement, seuls 3 organismes de formation pouvant la dispenser gratuitement aux demandeurs d’emploi existent en région liégeoise. Vu la forte demande d’inscription, les listes d’attente sont pleines et il s’écoule régulièrement plus de 6 mois à un an avant que le candidat puisse se former à cette fonction, qui offre pourtant de vraies perspectives au vu du nombre de postes vacants. Il faut remédier à ces non sens en terme d’insertion en repensant l’investissement d’argent public dans le secteur de la formation. En effet, de nombreux organismes dispensant formation et modules de coaching rentrent chaque année des dossiers en vue d’obtenir d’importantes subventions publiques lors d’appel à projets. La Droite Populaire souhaite que la l’octroi de ces subventions se fassent non plus sur des promesses mais bien sur des résultats en terme de taux d’entrées en formation qualifiantes ou d’insertion réelle et durable des apprenants sur le marché de l’emploi.

De plus, la Droite Populaire souhaite insister sur l’indispensable apprentissage du numérique. En effet, la transition numérique touche en profondeur l’ensemble des secteurs d’activité ainsi que les métiers et les compétences. Il convient dés lors  » de prendre le train du numérique ». Les développements en matière de hardware, de logiciels, d’interface et de connectivité ouvrent le champs des possibles, revisitent les rôles et pratiques des différents acteurs. Le marché d’aujourd’hui exige que les travailleurs possèdent davantage de connaissances dans des domaines de plus en plus larges. Les compétences requises pour l’exercice de tel ou tel métier évoluent parfois fortement et rapidement.

Le secteur de la formation professionnelle se doit donc de suivre le mouvement, voire même de le devancer. Anticiper les évolutions du marché, la transformation et l’émergence des nouveaux métiers devient donc une priorité à mettre en œuvre au travers de la formation afin de faciliter l’intermédiation entre l’offre et la demande d’emploi.

Nous avons la chance d’avoir un régime de sécurité sociale que le monde nous envie. Celui-ci est basé sur la solidarité, le bien portant cotisant pour le malade, le travailleur pour celui qui est privé d’emploi. Il est donc compréhensible que les rôles ne doivent pas rester figés, tout un chacun peut connaître un jour une situation de non emploi.

Il apparait donc comme un devoir sociétal que toute personne en état de travailler participe à un moment donné au maintien de ce système qui vise à protéger l’entièreté de la société et par conséquent, mette en œuvre les actions concrètes pour y parvenir. Mais loin de fustiger les personnes qui se trouvent sans travail, il s’avère nécessaire que les pouvoirs publics leur permettent de reprendre contrôle de leur destin en créant les opportunités qui leur permettent d’y arriver. Ce qui conduira, nous l’espérons, à redynamiser la Wallonie, à l’amener à renouer avec la prospérité qu’elle a naguère connue et permettra à sa population d’améliorer considérablement sa qualité de vie. Ce sont ces objectifs, certes ambitieux mais néanmoins réalisables, nous en sommes fermement convaincus, que poursuit la Droite Populaire en soutenant ces nécessaires réformes en termes de formation et de coaching.

Merci de votre attention.