GOUVERNEMENT : UN MESSAGE BROUILLÉ ET UN MANQUE DE LEADERSHIP

COMMUNIQUE DE PRESSE du 17 avril 2020

GOUVERNEMENT : UN MESSAGE BROUILLÉ ET UN MANQUE DE LEADERSHIP

Sur tout le continent, plusieurs gouvernements européens ont délivré à leur population un message clair, avec une perspective pour la sortie de crise.
Leur message est une réponse maximale aux angoisses et interrogations légitimes de ces populations.

Malheureusement, ce n’est pas le cas de Sophie Wilmes qui dirige un gouvernement ultra minoritaire pas, ou peu, soutenu au Parlement, comme l’ont démontré les dernières réunions des Commissions parlementaires.
En laissant s’exprimer dans les médias, à tort et à travers, les « Experts » qui prennent des positions et commentent la situation en contradiction avec les décisions du Gouvernement, Sophie Wilmes fait preuve d’un manque d’autorité qui brouille son message. Il est temps qu’elle intime aux « Experts » l’ordre de se taire publiquement et de réserver leurs conseils au seul Gouvernement.
Imagine-t-on un membre de cabinet ministériel étaler sur la place publique ses préconisations et cela avant même que le ministre se soit exprimé ?
On attendait un leadership puissant, on hérite d’une cacophonie inconvenante face aux enjeux.

Les dernières décisions gouvernementales n’aident pas la population dans ses perspectives et sont contradictoires avec certaines déclarations préalables et intempestives.
Des pans entiers du tissu économique sont laissés dans l’incertitude de leur avenir.
Pensons au secteur Horeca, mais aussi à tout le secteur artistique, du spectacle, du loisir, du tourisme et de l’évènementiel dans un abandon extrême et au bord du gouffre.
Rien n’est décidé pour aider l’ensemble des TPE/PME qui vont sombrer corps et biens.
Les aides sont homéopathiques, quasi ridicules, et pas à la hauteur des enjeux.
Décréter un moratoire sur les faillites n’apporte aucune aide concrète, c’est reculer pour mieux sauter, rien de plus.
Si rien n’est fait très rapidement c’est plus d’un tiers des entreprises belges qui vont disparaître avant la fin de l’année et leurs salariés se retrouver sans emploi.
Le prix à payer sera bien supérieur au sauvetage des banques de 2008.

Le secteur bancaire, lui, a déjà baissé les barrières ; il aidera les sociétés du Bel20 en oubliant que ce sont les contribuables et petits entrepreneurs qui l’ont sauvé du désastre provoqué par lui-même en 2008.
Ainsi, à titre exemplatif, des dizaines de milliers de locataires, privés et professionnels, ont déjà prévenus leurs bailleurs des difficultés à payer les loyers.
Les banques ont déjà décidé de ne pas aider les bailleurs qui ont acheté à crédit : le report de ce crédit est, en effet, systématiquement refusé car ce report est uniquement réservé aux habitations propres et pas pour les biens donnés en location et les biens professionnels.
Que va faire le Gouvernement pour contraindre les banques à aider tous les secteurs ?
Car les dominos vont, très vite, tomber les uns après les autres.

Sur les réseaux sociaux, désormais seul espace de contestation et d’opposition, les témoignages pullulent sur le manque de cohérence des décideurs.

Ainsi les médecins, généralistes comme spécialistes, et les infirmières en hôpital ou à domicile se plaignent amèrement.
Outre qu’ils contredisent les communications gouvernementales selon lesquelles il n’y aurait aucune pénurie de médicaments, ils nous apportent de précieuses indications sur la situation sanitaire.
Evidemment ils contestent la décision de recourir à une nouvelle méthode de comptage des décès, car ils affirment que ce comptage sous-estime, et non surestime, le nombre de décès du Covid en Maison de repos.

Aussi, après les contre-vérités et dissimulations sur les pénuries de masques, de matériel de protection et de médicaments (surtout du curare nécessaire aux anesthésistes), le personnel médical s’indigne de la décision d’autoriser les visites en maisons de repos : comment protéger ces visiteurs, alors que l’on ne parvient pas à protéger le personnel soignant et les résidents ?

Fait plus remarquable, c’est sur les réseaux sociaux que l’on apprend que le Gouvernement a pris une décision incompréhensible sur les tests sérologiques permettant de déterminer la présence d’anticorps.
En effet, l’ensemble des laboratoires privés agréés s’est vu interdire d’effectuer les analyses sanguines nécessaires ; interdiction aussi de facturer ces analyses tant à l’Inami qu’aux patients.

Le 3 avril dernier, le site épidémiologique de Sciensano envoie une lettre circulaire à tous les laboratoires
https://epidemio.wiv-isp.be/ID/Documents/Covid19/note%20sur%20l%27utilisation%20des%20tests%20immunologiques%20-%2003%20avril%202020.pdf

Et le 6 avril c’est l’Inami qui renforce ces instructions d’interdictions par des mesures complémentaires : interdiction de facturation et suppression des codes Inami correspondant à ces analyses sanguines :
Pour l’instant, la disposition 554971-554982 ne peut donc pas encore être facturée, ni à l’assurance soins de santé ni au patient.
La détection d’antigènes du virus SARS-CoV-2 ou d’anticorps contre ce virus ne peut pas être attestée via les prestations 552016-552020 ou 551655-551666 prévues à l’article 24 de la nomenclature.
https://www.inami.fgov.be/fr/covid19/Pages/conditions-remboursement-tests-detection-coronavirus-pandemie-covid19.aspx
Pour le surplus, les laboratoires privés ont été mis dans l’impossibilité de s’approvisionner en réactifs et sont donc dans incapables de participer à la lutte contre la pandémie.

Les laboratoires universitaires (au nombre de cinq), en liaison avec les firmes pharmaceutiques, sont donc actuellement les seuls autorisés à réaliser ces analyses et tests avec un code Inami spécifique qui leur est réservé.
Une décision incompréhensible pour l’ensemble du corps médical qui n’a pas accès à ces laboratoires universitaires et ne peut donc pas participer à la lutte sanitaire.
Les médecins ne peuvent même pas faire analyser leur propre sang pour connaître leur situation et leur capacité à continuer à pratiquer leur métier en sécurité sans mettre leurs patients en danger.
Ces tests sont pourtant indispensables pour définir une stratégie de déconfinement.

A quoi donc joue le gouvernement ? Est-il maître de la situation ? Qui dirige ce pays ? Les politiques responsables devant l’électeur ou les « Experts » aux motivations et intérêts peu clairs ?
A défaut d’en parler dans les médias, les électeurs en parlent sur les réseaux sociaux et ce n’est pas sain pour la démocratie.

La DROITE POPULAIRE exige une clarté absolue du Gouvernement sur tous les aspects de l’actuelle crise sanitaire ; la prise en compte des besoins financiers des entreprises, le retour aux fondamentaux démocratiques et la mobilisation effective de l’ensemble de la filière sanitaire en donnant aux médecins et aux laboratoires toutes les armes pour s’attaquer efficacement à la maladie.

www.droitepopulaire.be

Pour le Bureau Politique
Vanessa CIBOUR, Co-Présidente
Aldo-Michel MUNGO, Co-Président